Тайны дворцовых переворотов - страница 127
В распоряжении историков есть весьма ценный документ, свидетельства которого по ключевым позициям на удивление тождественны рассказу датчанина. Это депеша французского дипломата Л. Беранже герцогу Шуазелю от 10 (21) августа 1762 года. Процитируем первую половину, касающуюся обстоятельств цареубийства: «J’ attendais le depart de ce courrier pour faire passer V[otre], Gr[andeur], le detail de mes notions sur la fin tragique et deplorable de Pierre III. Je dois a la verite de l’histoire et a l’instruction de la posterite le detail d’une horreur digne du siecle le plus barbare et le plus feroce. Je ne rappelerai point ici, M-gr, tout ce que j’ai eu l’honneur de Vous mander par ma depeche du 23 Juillet Ne 12. Les soupcons que j’avais alors ont acquis cette espece de certitude que donne l’uniformite de plusieurs rapports desinteresses.
Pierre III, au lieu d’etre conduit a Schlusselbourg, comme je l’avais ecrit sur un faux avis le 13 Juillet, fut mene a Ropsha, maison de campagne du feldmarechal Razoumofsky, distante d’environ 50 verstes de Petersbourg. Les officiers, a qui l’ on avait confie sa garde, lui ont fait les plus grands outrages; l’idee du malheur en general et surtout la vue d’un Prince dans les fers interesse tout homme sensible, et malgre sa degradation les peuples civilises n’oublient jamais le respect, du au sacre caractere, dont il a ete revetu, mais loin que les Moscovites soient accesibles a cette pitie si naturelle aux coeurs vertueux, ils aggravent toujours les tourments des victimes livrees a leur ferocite. On m’assure que toutes les folies, tous les ridicules de Pierre III lui ont ete reproches tres amerement dans sa prison par cette soldatesque effrenee. Mais le comble de l’infamie et de la sceleratesse, c’est que Tervu>{189} s’etant rendu aupres de lui, quatre ou cinq jours apres sa detention, le forca a avaler une potion dans laquelle il avait distille le poison, dont on voulait le faire mourir. Ce Prince se defendit longtemps de la prendre. Il se doutait vraisemblablement de ce que la coupe contenait, et on pretend qu’il ne ceda qu’aux menaces et la violence. On ajoute qu’il demanda un instant apres du lait, qui lui fut inhumainement refuse et que le poison, ne produisant pas assez promptement son effet, on se determina a l’etrangler. Ce qu’il y a de certain, M-gr, c’est qu’on a remarque qu’un Prince Bariatinsky, qui a apporte a la Cour la nouvelle de la mort de Pierre III, avait recu plusieurs coups au visage, qu’on dit lui avoir ete donnes par le ci-devant Empereur, en se defendant au moment qu’on attentait ainsi a sa vie. Ce dernier parti a ete pris a cause de la decouverte d’un complot forme et sur le point d’etre execute par le regiment de Preobrajensky d’enlever Pierre III de sa prison et de le retablir sur le trone. Le medecin Crouse, qu’il detestait et qui lui a ete envoye, est soupconne d’avoir prepare ce poison. Il est devenu depuis medecin du Grand Duc.
Le detail de ces horreurs vient principalement d’un valet de chambre russe fidele a Pierre 111 dans sa disgrace et qui, a son retour a Petersbourg, a depose dans le sein d’un de ses amis ses regrets sur la perte de son maitre et l’histoire de ses malheurs. Ce meme valet de chambre a ete enleve ensuite et conduit a la Cour, ou un Pope, le crucifix a la main, lui a fait promettre par les sermens les plus sacres un secret inviolable sur tout ce qu’il pouvait avoir vu.
J’ai l’honneur, M-gr, de Vous envoyer les manifestes publies par ordre de l’imperatrice…».
Перевод: «Я ожидал отъезда курьера, чтобы передать Вашей Светлости уточнение моих сведений о трагическом и печальном конце Петра III. Ради правды истории и в назидание потомству я должен подробно рассказать об этом ужасе, достойном самого варварского и жестокого века. Не стану напоминать, сударь, здесь всего того, о чем я имел честь сообщить вам в моей депеше от 23 июля под № 12. Догадки, которые имелись у меня тогда, приобрели тот род определенности, который придает единообразие многочисленным независимым сообщениям.