ПСС. Том 59. Письма, 1844-1855 гг. - страница 80
2 Janvier. Encore deux jours passés dans l’incertitude, l’attente et l’ennui. Je ne puis m’occuper de rien; ni penser à autre chose qu’à mon affaire. Mes affaires financières sont aussi dans un malheureux état. Ayez la bonté de dire à André qu’il m’envoie, le plus tôt possible 80 r. arg. ici à Tiffliss. Si je parviens à partir sans cet argent, j’ai donné mon adresse à la poste et on me l’enverra. — Pour cette fois il ne peut pas dire, que je lui demande de l’argent d’une manière finprévue. — Эти 80 p. пусть онъ мнѣ пришлетъ, изъ числа тѣхъ 200 р. которые я ему приказывалъ выслать на имя Николиньки. —
3 Janvier. Enfin aujourd’hui j’ai reçu l’ordre de partir pour rejoindre ma batterie et je ne suis plus колеж-регистр.; mais ферверкеръ 4-го класса.>12 Vous ne sauriez [croire] combien cela me fait plaisir. — Combien de gens dans la même position que moi, auraient envisagé pour le [plus] grand des malheurs, ce que je regarde comme la chose au monde la plus agréable. — Ce n’est pas par enfantillage que je trouve tant de plaisir à endosser l’uniforme de soldat; mais je suis content parceque enfin je réussis dans une chose à laquelle je travaillais et que je desirais depuis bien longtems, parceque rien ne me retient plus à Tiffliss où je m’ennuie à mourir, parceque je sais que cela vous fera plaisir et aussi parceque je suis content de n’être plus libre. — Il vous paraîtra peut- être étrange, que je désire ne pas être libre. — Il y a trop longtems que je suis libre en tout; et il me paraît, que cet excès de liberté est la cause principale de mes fautes et que c’est même un mal. — Rien de trop. — Voilà une maxime que je voudrais bien suivre en tout. — Je vous écris rien ne me retient à Tiffliss. — Ce n’est pas vrai: l’impossibilité de partir m’y retient. Je n’ai, littéralement, pas le sou. — Ne vous alarmez pas, j’espère trouver assez d’argent pour vivre et peut-être même pour partir. — Dans tous les cas je compte beaucoup, sur les 80-r., que je demande à André. — Je viens de relire toute cette lettre et je la trouve très-stupide, mais elle est longue, et c’est pour cela que je me décide à vous l’envoyer. — Comme c’est un grand plaisir d’avoir une personne à laquelle on peut écrire tout ce qui vous passe par la tête, sans fausse honte, sans arrière pensées, comme je le fais pour vous. —
Vous connaissez trop bien tous mes défauts pour que je tâche de cacher ceux de ma lettre et vous avez trop d’affection pour moi et vous êtes trop bonne, pour ne pas me les pardonner. Adieu, chère et bonne tante, je vous baise mille fois les mains et vous félicite encore une fois sur le nouvel an en vous désirant pas le bonheur (le bonheur cela ne veut rien dire), mais je désire que cette année ne vous apporte point de nouveaux chagrins, mais [qu’]au contraire qu’elle vous apporte de plus douces consolations que celles que vous avez éprouvées, et surtout une bonne santé et que rien ne vienne vous troubler et vous agiter. — Dieu sait, si cette année j’aurai le bonheur de vous voir? Le service et les finances peuvent m’en empêcher. C’est une affaire qui se décidera vers le mois de Juillet; mais dans tous le cas j’y tâcherai, — Vous dites toujours «что не надо загадывать» et vous avez raison. Зачѣмъ загадывать, когда все 20 разъ можетъ перемѣниться и къ лучшему и къ худшему.
28 декабря.
Тифлис.
Дорогая тетенька!
Надо сознаться, что мне не везет во всем, что я предпринимаю. — Не то, чтобы несчастие; благодаря богу я его еще не испытал, но меня преследует удивительная неудача всюду и всегда. — Стоит припомнить разочарования мои в