ПСС. Том 59. Письма, 1844-1855 гг. - страница 79

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y est ou non; puisque dans le cas qu’il n’y est pas, j’avais l’espoir à l’aide de la protection de Bariatinsky>7 ou de Brimer, [d’Jarranger cette affaire sans ce papier; mais je ne pouvais pas m’adresser à eux, sans savoir, si le papier est envoyé ou non et sans avoir reçu les autres. — A présent je n’ai plus même cet espoir; puisque l’un — Bariatinsky est parti et l’autre, Brimer, est tombé malade et ne reçoit personne. Comme j’avais juste ce qu’il me fallait d’argent pour partir, après avoir fait quelques dépenses indispensables pendant ces 8 jours, je ne puis plus partir; avant de recevoir de l’argent que Nicolas m’a promis d’envoyer. — Vous ne sauriez croire, chère tante, combien tout cela m’est désagréable, d’autant, plus, que dans tou[t]s les cas, j’ai pris la résolution d’entrer au service militaire, résolution dans laquelle votre lettre m’a décidé à persister.

Je ne vous parle pas encore de différents petits désagréments, qui sont venus se joindre à celui la, pour ne pas donner à cette lettre une teinte trop sombre.

Voilà un manque de délicatesse et de l’égoisme de ma part — de vous écrire tout cela. — En confiant mes petits malheurs à une personne dont je me sais tendrement aimé je sens diminuer mon chagrin; mais je ne pense pas à l’inquiétude que cela vous causera. — Pardonnez moi ce manque de délicatesse et ne vous inquiétez pas trop de moi. — Je m’en tirerai autant bien que possible. — Demain arrive encore une poste, je suis décidé à l’attendre. S’il me m’arrive rien, je tâcherai de trouver de l’argent et partir; si je n’en trouve pas, je tâcherai d’attendre patiemment. — Adieu, chère tante, je baise vos mains.

Ma santé est bonne; mais mon humeur est chagrine. — Voilà deux mois, que je suis séparé de N[icol]as; et il me parait qu’il y a déjà deux ans; tant j’ai envie de le revoir. Adressez vos lettres à Кизляръ.

Cette lettre n’a pas été reçue à la poste aujourd’hui — il était trop tard. Tant mieux; puisque je puis vous donner la nouvelle, de l’arrivée de mes papiers; mais le papier principal n’y est pas. — Il est déjà tard, je ne sortirai donc pas aujourd’hui — утро вечера мудренѣе; mais demain je compte faire tout ce qu’il est possible, pour pouvoir être reçu et partir; je vous informerai dans cette même lettre du succès de mes démarches.

Hier, le 29, le tems a été si mauvais, que je n’ai pu faire toutes les courses, que je m’étais proposées. Celles que j’ai faites ont été sans succès. Aujourd’hui, on m’a formellement refusé; mais je ne perds pas courage et je vais tout de suite chez Brimer, duquel enfin malgré sa maladie, j’ai obtenu une audience.

30. Le Général Brimer est très malade et ne m’a pas reçu. De chez lui, désespérant de voir jamais cette affaire terminée et fâché contre tout le monde je suis allé chez le prince Bagration>8 et je lui ai conté ma peine. — Comme c’est un très brave homme il a voulu m’aider et m’a engagé d’aller avec lui chez le Gen. Wolff>9 chef de l’état major et par conséquent aussi le chef de Brimer. — Celui-là après que je lui ai exposé mon affaire m’a tout de suite promis, que tout serait fait dans quelques jours. — Me voilà donc de nouveau obligé à attendre, mais pour cette fois, au moins ce ne sera pas pour rien. —

31. Ce matin je suis allé à l’état major. — On m’a dit que probablemsnt le General Wolff s’était trompé puisque cette affaire ne le concerne pas. — De nouveau j’ai désesperé et de nouveau je suis allé chez Wolff pour lui demander l’explication de ce mésentendu. — Il m’a dit, qu’il ne s’était pas trompé et que je n’avais qu’à présenter ma supplique;>10 mais comme la chancellerie a été fermée, je n’ai pas eu le temps de la présenter aujourd’ hui et comme demain c’est le jour de I’аn et qu’on ne s’occupe pas d’affaires, voilà de nouveau l’affaire en suspens et, ce qui plus, est incertaine. Je n’ai jamais cru avoir assez de patience pour pouvoir supporter tous ces désagréments. Depuis 5 mois, malgré toutes mes démarches non seulement je n’ai rien obtenu; mais je ne sais rien de positif. — Le petit démon, chargé de me chicaner ne cesse de s’amuser à mes dépens. —


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