Правда Виктора Суворова - страница 90

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Celui-ci prit immé diatement la parole. Voici l'essentiel de son discours: La paix ou la guerre. Cette question est entré e dans sa phase critique. Sa solution dé pend entiè rement de la position que prendra l'Union soviétique. Nous sommes absolument convaincus que si nous concluons un traitéd'alliance avec la France et la Grande-Bretagne l'Allemagne se verra obligé e de reculer devant la Pologne et de chercher un modus vivendi avec les puissances occidentales. De cette faç on, la guerre pourra ê tre é vite e et, alors, le dé veloppement ulté — rieur de cet é tat de choses prendra un caractè re dangereux pour nous.

D'autre part, si nous acceptions la proposition de l'Allemagne, que vous connaissez, de conclure avec elle un pacte de non-agression, l'Allemagne attaquera certainement la Pologne, el l'intervention dans cette guerre de l'Angleterre et de la France deviendra iné vitable. Dans ces circonstances, nous aurons beaucoup de chances de rester â l'é cart du conflit et nous pourrons attendre avantageusement notre tour. C'est pré cisé ment ce qu'exige notre inté ré t.

Ainsi notre choix est clair: nous devons accepter la proposition allemande et renvoyer dans leur pays, avec un refus courtois, les missions anglo-franç aises.

Il n'est pas difficile de pré voir l'avantage que nous retirerions de cettefaçon deprocéder. Il est é vident, pour nous, que la Pologne sera anéantie avant me me que l'Angleterre et la France soient en mesure de venir â son aide. Dans ce cas, l'Allemagne nous ce de une partie de la pologne jusqu'aux abord de Varsovie — Galicie ukrainienne comprise.

L Allemagne nous laisse toute liberté d'action dans les trois pays baltes. Elle ne s'oppose pas au retour a la Russie de la Bessarabie. Elle est pré te â nous céder, comme zone d'influence, la Roumanie, la Bulgarie et la Hongrie.

Reste la question de la Yougoslavie, dont la solution dépend de la position prise par l'Italie. Si l'Italie demeure aux cotés de l'Allemagne, celle-ci exigera que la Yougoslavie soit comprise dans sa zone d'influence, et c'est aussi par la Yougoslavie qu'elle obtiendra l'accès â la mer Adriatique, Mais si l'Italie ne marche pas avec l'Allemagne, alors c'est aux dépens de l'Italie que l'Allemagne aura accès a la mer Adriatique et, dans ce cas, la Yougoslavie passera dans notre sphè re d'influence.

Ceci dans l'é ventualité ощl'Allemagne sortirait victorieuse de la guerre.

Cependant, nous devons prévoir les possibilités qui résulteront de la défaite aussi bien que de la victoire de l'Allemagne. Examinons le cas d'une défaite allemande. L'Angleterre et la France auront assez de force pour occuper Berlin et détruire l'A llemagne, et nous ne serions pas en mesure de venir efficacement en aide â celle-ci.

Donc, notre but est que l'Allemagne puisse mener la guerre le plus longtemps possible afin que l'Angleterre et la France soient fatigué es et â tel point é puisé es qu'elles ne soient plus en é tat d'abattre l'Allemagne.

De là notre position: tout en restant neutre, nous aidons l'Allemagne économiquement en lui fournissant matières premières et denrées alimentaires; mais il va de soi que notre aide ne doit pas dé passer une certaine limite, afin de ne pas compromettre notre situation é conomique et de ne pas affaiblir la puissance de notre armée.

En même temps, nous devons, de façon générale, mener une active propagande communiste, en particulier dans le bloc anglo-français, et tout spécialement en France. Nous devons nous attendre que, dans ce pays, notre parti soit obligé, en temps de guerre, d'abandonner le terrain légal et de passer â l'activitéclandestine. Nous savons que cette activité exige beaucoup d'argent, mais nous devons consentir sans hé siter ces sacrifices. Si ce travail préparatoire est dûment exécuié, la se curité de l'Allemagne sera assurée. Celle-ci pourra contribuer a la sovié tisation de la France. Examinons maintenant la deuxiè me hypothè se, celle de la victoire allemande: Certains sont d'avis que cette éventualité reprêsenteraitpour nous le plus grave danger. Il y a dans cette assertion une part de vérité, mais ce serait une erreur de penser que ce danger soit aussi proche et aussi grand que certains l'imaginent.


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