Том 6. Письма, 1860-1873 - страница 10
Здесь я часто вижу знакомца Павлова, Аксакова, Погодина и tutti quanti.[5] Очень рад, что попал в Москву в этот момент. Рассчитываю пробыть здесь почти до конца месяца, потом вернусь в Петербург, а потом, если не откроются военные действия — и если в августе не скроется солнышко, — может статься, несмотря на твои увещания, вы еще увидите меня в Овстуге… Ах, если бы я уж был там!
Ты ошиблась в своем суждении о Полонском. Он здесь и едет к вам завтра. Он рассчитывает провести у вас дней десять.
Что за перо, что за почерк, что за пытка!>* Надо же быть таким одержимым, чтобы себя этому подвергать. Как разберешь ты эту гнусность? — Да хранит тебя Бог.
Тютчевой Эрн. Ф., 21 июля 1863>*
Moscou. Dimanche. 21 juillet
Je vois bien que je n’aurai pas le dernier mot de ton silence et que j’aurai beau ajourner mes écritures, cela ne hâtera pas l’arrivée des tiennes. Mais cette fois-ci, ce n’est pas un silence simple, mais double et triple! Car l’excellent>*, lui aussi, n’a pas donné signe de vie depuis son départ de Moscou. De manière que je suis dans la plus entière ignorance de tout ce que je tiens le plus à savoir, comme, p
Il est assurément très malheureux et quelque peu niais que l’on tienne tant à savoir des choses que d’autre part on se soucie si peu de v
Et cependant ce matin encore, à l’heure de la messe, je me suis laissé transporter en imagination dans l’église d’Ovstoug, où je vous ai vu tous successivement arriver, les uns après les autres, jouissant d’avance de la surprise que vous éprouvriez de m’y voir. Puis, la messe finie, nous sommes rentrés tous ensemble par cette allée, si bien connue de mon enfance, et puis on m’a servi mon déjeuner sur le balcon, du côté du jardin inférieur… Marie faisait le thé, toi, tu causais, comme d’habitude, avec la Nounu>*, et moi — avec Polonsky. Les garçons étaient je ne sais où… Et voilà de ces hallucinations qui me hantent, sans que j’y pense, à travers toutes les préoccupations politiques qui vont se compliquant et s’aggravant de jour en jour.
Je t’ai dit, ce me semble, que j’avais écrit à Gortchakoff pour lui rendre compte de l’accueil que Moscou avait fait à ses dépêches. Il m’a fait répondre, par Jomini>*, une lettre que je t’enverrai dès qu’elle me reviendra, car elle court la ville. Comme fait, elle ne t’apprendra rien de nouveau, mais considérée comme profession de foi elle ne laisserait rien à désirer, si ce n’est la certitude qu’on y restera fidèle. Mais c’est là malheureusement ce sur quoi on peut le moins compter. Un incident, qui date d’hier, ne justifie que trop ces doutes et ces craintes.
Voici ce que c’est. On avait voulu organiser ici, sous forme d’un dîner public, une grande manifestation d’adhésion nationale à la ligne politique exprimée dans les dépêches, et cela dans le sens le plus loyal de dévouement pour l’Empereur et son gouvernement. Il va sans dire que le G<énér>al Тучков n’a pas cru pouvoir prendre sur lui d’autoriser ce dîner qui devait être de deux mille personnes>*. Il en a donc référé à Pétersb