ПСС. Том 59. Письма, 1844-1855 гг. - страница 93
Я воображаю, какъ онъ будетъ, какъ въ старину, рассказывать дѣтямъ своего сочиненія сказки. Какъ дѣти будутъ целовать у него сальныя руки (но кот[орыя]стоятъ того), какъ онъ будетъ съ ними играть, какъ жена моя будетъ хлопотать, чтобы сдѣлать ему любимое кушанье, какъ мы съ нимъ будемъ перебирать общія воспоминанія объ давно прошедшемъ времени, какъ вы будете сидѣть на своемъ обыкновенномъ мѣстѣ и съ удовольствіемъ слушать насъ, какъ вы насъ, старыхъ, будете называть по прежнему «Левочька, Николинька» и будете бранить меня за то, что я руками ѣмъ, а его за то, что у него руки не чисты.
Si on me faisait Empereur de Russie, si on me donnait le Pérou: en un mot, si une fée venait avec sa baguette me demander ce que je désire, — la main sur la consience, j’aurai répondu que je désire seulement que ce rêve puisse devenir une réalité. Я знаю, вы не любите загадывать, mais quel mal у a-t-il et cela fait tant de plaisir. — Je crains d’avoir été égoiste et d’avoir fait trop petite votre part de bonheur. Je crains, que les malheurs passés mais qui ont laissé des traces trop sensibles dans votre coeur, ne vous empêchent de jouir de cet avenir qui aurait fait mon bonheur. Chère tante, dites moi: seriez vous heureuse? Tout cela peut arriver, et l’espérance est une si douce chose. —
De nouveau je pleure. Pourquoi est-ce que je pleure quand je pense à vous? ce sont les larmes de bonheur — je suis heureux de savoir vous aimer. — Si tous les malheurs pouvaient m’arriver, je ne me dirai jamais tout à fait malheureux jusqu’à ce que vous existerez. Vous vous rappelez notre séparation à la Chapelle d' Иверская quand nous partions à Casan.>5 Alors comme par inspiration au moment de vous quitter, j’ai compris tout ce que vous étiez pour nous, et quoiqu’encore enfant, par mes larmes et quelques mots décousus j’ai su vous faire comprendre ce que je sentais. Je n’ai jamais cessé de vous aimer mais le sentiment que j’ai éprouvé à la Chapelle d’И-я et celui que j’ai à présent pour vous est tout autre, beaucoup plus fort, plus élevé que je n’ai eu dans tout autre temps.
Je vais vous avouer une chose qui me fait honte, mais qu’il faut que je vous dise pour décharger ma conscience. Auparavant en lisant vos lettres, dans lesquelles vous me parlez des sentiments, que vous avez pour nous, j’ai cru voir de l’éxagération; mais seulement à present en les relisant je vous comprends — votre amour sans bornes pour nous et votre âme élevée. Je suis sûr que tout autre excepté vous en lisant cette lettre et la dernière, m’aurait fait le même reproche; mais je ne crains pas cela de vous, vous me connaissez trop bien et vous connaissez que peut être ma seule bonne qualité c’est la sensibilité. C’est à cette qualité que je suis redevable des moments les plus heureux de ma vie. — Dans tous les cas c’est la dernière lettre, dans laquelle je me permets d’exprimer des sentiments aussi exaltés — exaltés pour les indifférents, mais vous saurez les apprécier. Adieu chère Tante, dans quelques jours j’espère revoir N-as, alors je vous écrirai.