ПСС. Том 59. Письма, 1844-1855 гг. - страница 54

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Léon.


На конверте:

Eя Высокоблагородію Татьянѣ Александровнѣ Ергольской. Въ Тулу. Г. Чернь.

Дорогая тетенька!

Приезд Николеньки был для меня очень приятной неожиданностью, так как я почти потерял надежду, что он ко мне приедет. — Я так ему обрадовался, что даже несколько запустил свои обязанности, вернее изменил своей привычке — *въ многолюдствѣ не разсѣиваться*, как говорит Н[иколай] С[ергѣевичъ], я дал себе *рассѣиваться*. Теперь я снова в одиночестве, и в полном одиночестве, нигде не бываю и никого не принимаю к себе. — Строю планы на весну и лето, одобрите ли вы их? К концу мая приеду в *Ясное*, проведу там месяц или два, стараясь как можно дольше задержать там Николеньку, а потом с ним вместе съезжу на Кавказ (всё это в том случае, ежели мне здесь ничего не удастся).

Николенька насплетничал мне на вас немножко, милая тетенька, он сказал, что вы ужасно боитесь, как бы я не женился дурно (т. е. по расчету). Знаете, я удивляюсь, что, с вашей добротой и благородством, вы готовы верить о других и даже о тех, кого вы любите, всякую гадость. — Прощайте, милая тетенька, целую ваши ручки.

Перечтя то, что я написал, я раздумываю — отправлять ли это письмо, которое вас рассердит, или переждать и завтра написать вам. — Впрочем, хотя вы рассердитесь немножко, а всё же известьям обо мне будете довольны. Решаюсь послать, хотя и получу выговор. Лев.


Печатается по автографу, хранящемуся в АТБ. Впервые опубликованы отрывки из письма (по-французски и в переводе) П. И. Бирюковым в Б, I, 1906, стр. 160—161. Датируется на основании почтового штемпеля: «Москва, отд. 2.1851» и пометой на конверте рукой Т. А. Ергольской: «Получено 15 марта 1851».


>1 Ник. Серг. Воейков. О нем см. прим. 5 к п. № 7.

* 41. Т. А. Ергольской.

1851 г. Мая 8. Казань.


Chère tante!

Voilà de nouveau ces deux mots placés au-dessus d’une feuille de papier et me voilà de nouveau dans l’embarras. Qu’irais-je vous écrire? Cependant j’ai tant à vous dire. — Notre voyage a été des plus heureux, pour ce qui est du tems et de la route. — Nous avons passé deux jours à Moscou, j’y ai été chez les Gortshakoffs, André>1 et Serge,>2 chez les Volkonsky,>3 j’ai vu Lwoff,>4 Calochine,>5 Kostinka>6 et tous ceux que j’aime à voir.

J’ai été à la promenade de Sokolniki>7 par un temps détestable, c’est pourquoi je n’ai rencontré personne des dames de la société, que j’avais envie[vi] de voir. Comme vous prétendez, que je suis un homme à épreuve, je suis allé parmi le plebs, dans les tentes bohémiennes. Vous pouvez aisément vous figurer le combat intérieur, qui s’engagea là-bas pour et contre; au reste j’en sortis victorieux, c. à d. n’ayant rien donné que ma bénédiction aux joyeux descendants des illustres Pharaons. —

Nicolas trouve que je suis un compagnon de voyage très agréable si ce n’était ma propreté, il se fâche, de ce que, comme il le dit, je change de linge 12 fois par jour. Moi je le trouve aussi compagnon très-agréable, si ce n’était sa saleté.

Je ne sais lequel de nous deux a raison. —

J’ai écrit à Valérien>8 de Moscou, que j’avais gagné 400 r.: je crains que cela ne vous donne l’alarme, vous croirez, que je joue et jouerais[ai] de nouveau. — Tranquillisez-vous, c’est une exception, que je me suis permise, seulement avec M-r Zoubkoff.>9 — Ce n’est que depuis mon arrivée à Cazan, que je commence à reprendre ma bonne humeur et j’en profite pour vous écrire. — Tout ce temps ce n’est pas que j’ai été de mauvaise humeur mais je n’était pas gai. —Vous en devinerez facilement la cause.

Vous avez tâché de paraître peu chagrinée, à notre départ; je l’ai remarqué et je vous en remercie. —

Avez-vous reçu les portraits — et en etes vous contente. — J’ai tout à fait oublié


Рукой гр. H. H. Толстого:

le porte monnaie pour Mad. Verganie.>11 Léon vien de partir pour aller chez Mad. Zagoskine>12 et j’achève sa lettre. Demain nous allons à Panovo>13 et ensuite nous allons continuer notre voyage, dès que nous trouverons un bateau à vapeur. C’est la grande question pour nous maintenant! à I'heure qu’il est il n’y a pas de bateau à Cazan, mais il doit en arriver un le 10 c. à d. après demain, comme je ne peux pas rester longtemps à Cazan il peut arriver que nous partirons par terre ce qui sera un peu désagréable pour nous. Adieu, ma bonne tante, je vous baise les mains bien tendrement, portez vous bien, soyez heureuse et croyez à l’amour que vous porte votre affectionné et reconnaissant Nicol. G. Tolstoy.


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