Королевский двор и политическая борьба во Франции в XVI-XVII веках - страница 79

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S'étant établie comme source de pouvoir presque absolu et ayant aboli la majorité des privilèges sociaux et politiques traditionnels, la royauté tentait d'en finir avec l'esprit même du moyen âge à savoir, sa composition sociale en classes sociales bien déterminées, ses institutions juridiques traditionnelles et ses prérogatives seigneuriales qui entravaient les pleins pouvoirs de la Couronne.

C'est dans cette optique que cette dernière a fait une offre des plus séduisantes aux membres des assemblées des états de province et du parlement, aux représentants des assemblées de la noblesse et du clergé. Elle se proposait de[258] les rapprocher du pouvoir et donc des caisses de l'État. Cependant ceci devint avec le temps un moyen de pression efficace de cette Cour reconstituée, sur la Couronne dont dépendait toujours la politique de tout le pays. Croyant fermement qu'en soumettant la Cour on pouvait manœuvrer la principale force sociale de l'État, c'est à dire la noblesse, les monarques français ont bien mal évalué la situation dans laquelle ils se mettaient. En effet, en s'entourant d'une Cour à laquelle ils pouvaient certes commander, ils ont omis qu'il fallait aussi tenir compte des intérêts de celle-ci. La noblesse de France, si on la compare aux élites similaires des autres pays, se caractérisait surtout par la conscience qu'elle avait de sa classe mais aussi par le prix qu'elle attachait à sa liberté. Ainsi se soumettaient-elle à la Couronne afin d'obtenir de sa nouvelle position des privilèges; de sorte que jamais celle-ci ne laissait passer une chance d'obtenir du roi une quelconque faveur matérielle. Il ne fait aucun doute que le roi dépendait du bon vouloir de ses courtisans, des luttes des clientèles de gentilshommes, de l'opinion qui se formait dans l'enceinte de la Cour avant de se disperser à travers tout le pays. Du fait de ces relations avec la Cour, la monarchie en France ne devint jamais une monarchie absolue.

Cependant, au Cours des XVI et XVIIème siècles, la Cour ainsi que le régime absolutisme n'en a pas moins beaucoup évolué. Ainsi, la Cour durant la seconde partie du règne de Louis XIV (1643-1715) et de ces prédécesseurs se différencie-t-elle fondamentalement de la Cour du XVIème et de la première moitié du XVIIème siècle, bien qu'étant issue de cette dernière. On doit cependant remarquer dans ce lien que l'expression «Ancien régime» ne reflète pas les subtilités de la structure politique de la France des XVI et XVIIème siècles qui reste un exemple à part dans l'histoire de France.[259]La Cour à cette époque, se développait sous le regard attentif de la Couronne qui souhaitait faire de celle-ci le meilleur rouage de l'appareil d'état. Durant le règne de Louis XIV, lorsque se posa le problème de l'opposition ouverte de la Cour, celle-ci se mit à dicter ses conditions à la Couronne en échange de sa loyauté et dominer tout le pays. En réalité, le roi ainsi que la bureaucratie, de même que les résidus des institutions traditionnelles du pays se retrouvèrent au service à la Cour. Une des causes de la révolution française au XVÏÏIème siècle n'est autre que l'existence de cette Cour qui parasitait le pouvoir royal et épuisait les ressources et la patience du pays.

Cependant, toute la logique de la lutte de la monarchie pour construire, maîtriser et diriger sa Cour, montre bien que les desseins à long terme de la Couronne étaient loin de ce qu'elle atteignit en réalité. En effet, chaque pas effectué dans l'organisation de la Cour de l'époque correspondante s'avérait être une étape de développement de l'absolutisme ayant joué un rôle sans doute plus positif que négatif pour la France des XVI et XVIIème siècles. Jusqu'à la fin du XVIIème siècle, la royauté devançait la Cour par l'initiative de ses réformes, initiative qui disparut rapidement après que celle-ci s'imposa. La Cour conserva son développement propre et ne laissa pas le souverain intervenir dans les règles de son fonctionnement qui de fait, perdurèrent. Si à l'époque des derniers Valois et des premiers Bourbons la majorité de la noblesse de souche qui faisait l'essentiel de la Cour, continuait de voir dans le souverain un suzerain et le chef suprême de l'armée et, en somme se conformait à la tradition, rendant hommage pour un fief, sous Louis XIV, les mélanges sociaux rattachèrent la Cour à l'appareil juridique et administratif et changèrent la nature même de l'aristocratie tandis que s'effectuait le remaniement des élites, et qu'au sommet[260] se propulsèrent membres du parlement et bureaucrates, péjà la noblesse ne se considérait plus comme d'épée mais uniquement comme noblesse de Cour, donc classe privilégiée, pourtant le cardinal de Richelieu écrivait au sujet de la noblesse, que: «la guerre est son devoir premier, car la noblesse qui n'est pas prête à guerroyer au premier appel de son roi, est un luxe et un fardeau pour son pays et ne mérite pas les privilèges qui la distinguent des petites gens»


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