Alexandre Dumas
LES QUARANTE-CINQ
Tome I
(1847 – 1848)
Table des matières
PREMIÈRE PARTIE
I La porte Saint-Antoine ........................................................... 5
II Ce qui se passait à l’extérieur de la porte Saint-Antoine .... 17
III La revue .............................................................................. 31
IV La loge en grève de S. M. le roi Henri III ........................... 43
V Le supplice ........................................................................... 58
VI Les deux Joyeuse ................................................................ 72
VII En quoi l’épée du fier chevalier eut raison sur le rosier
d’amour. .................................................................................. 93
VIII Silhouette de Gascon ..................................................... 106
IX M. de Loignac ................................................................... 120
X L’homme aux cuirasses ...................................................... 131
XI Encore la Ligue ................................................................ 147
XII La chambre de sa majesté Henri III au Louvre ............. 157
XIII Le Dortoir ...................................................................... 173
XIV L’ombre de Chicot ......................................................... 186
XV De la difficulté qu’a un roi de trouver de bons
ambassadeurs........................................................................ 210
XVI Comment et pour quelle cause Chicot était mort ........ 228
XVII La Sérénade. ................................................................. 236
XVIII La bourse de Chicot ....................................................250
XIX Le prieuré des jacobins ................................................. 257
XX Les deux amis.................................................................. 265
XXI Les convives ................................................................... 278
XXII Frère Borromée ............................................................ 293
XXIII La leçon ....................................................................... 305
XXIV La pénitente ................................................................ 315
XXV L’embuscade ................................................................. 329
XXVI Les Guises ................................................................... 343
XXVII Au Louvre .................................................................. 350
XXVIII La révélation ............................................................ 358
XXIX Deux amis ................................................................... 369
XXX Sainte-Maline ............................................................... 378
XXXI Comment M. de Loignac fit une allocution aux
Quarante-Cinq ..................................................................... 389
Bibliographie – Œuvres complètes ..................................... 404
À propos de cette édition électronique ................................. 429
– 3 –
PREMIÈRE PARTIE
– 4 –
I
La porte Saint-Antoine
Etiamsi omnes !
Le 26 octobre de l’an 1585, les barrières de la porte Saint-Antoine se trouvaient encore, contre toutes les habitudes, fermées à dix heures et demie du matin.
À dix heures trois quarts, une garde de vingt Suisses, qu’on reconnaissait à leur uniforme pour être des Suisses des petits cantons, c’est-à-dire des meilleurs amis du roi Henri III, alors régnant, déboucha de la rue de la Mortellerie et s’avança vers la rue Saint-Antoine qui s’ouvrit devant eux et se referma derrière eux : une fois hors de cette porte, ils allèrent se ranger le long des haies qui, à l’extérieur de la barrière, bordaient les enclos épars de chaque côté de la route, et, par sa seule apparition, refoula bon nombre de paysans et de petits bourgeois venant de Montreuil, de Vincennes ou de Saint-Maur pour entrer en ville avant midi, entrée qu’ils n’avaient pu opérer la porte se trouvant fermée, comme nous l’avons dit.
S’il est vrai que la foule amène naturellement le désordre avec elle, on eût pu croire que, par l’envoi de cette garde, M. le prévôt voulait prévenir le désordre qui pouvait avoir lieu à la porte Saint-Antoine.